mercredi 23 mars 2011

"Présence africaine" s’expose à Dakar

L’université Cheikh Anta Diop accueille l’exposition jusqu’au 26 juin























La bibliothèque de l’Université abrite pendant trois mois une exposition intitulée "Présence Africaine : Une tribune, un mouvement, un réseau". L’occasion pour le public sénégalais et en particulier les étudiants de se réapproprier l’héritage de la revue et de la maison d’édition panafricaine, Présence Africaine, et de rendre hommage à son fondateur, Alioune Diop, resté dans l’ombre des grandes plumes qu’il a publiées, et notamment l’historien Cheikh Anta Diop.

Célébration de la Journée mondiale de la Tuberculose ce jeudi 24 mars

Célébration de la Journée mondiale de la Tuberculose ce jeudi 24 mars: Des avancées notoires annoncées


A l’instar de la Communauté internationale, notre pays célébrera demain la journée mondiale de la Tuberculose. A cet effet, une conférence de presse sera donnée par le médecin colonel Mame Birame Lô, coordonnateur du programme national de lutte contre la Tuberculose (PNT) avec laquelle 11.529 sénégalais vivent. Mais cette année, la spécificité de la célébration de cette journée est à chercher dans les innovations attendues de tous les acteurs pour dire halte à la Tuberculose.

Célébration de la Journée mondiale de la Tuberculose ce jeudi 24 mars: Des avancées notoires annoncées

vendredi 18 mars 2011

Un débat sur le nucléaire avait déjà eu lieu en 2005


La centrale du Tricastin.
La centrale du Tricastin.AFP/FRED DUFOUR
"Il faudrait enfin un débat sur le nucléaire..." Ce mot d'ordre a été relayé à gauche et à droite ces derniers jours, alors que les accidents des centrales japonaises ont ravivé l'opposition sur l'avenir énergétique de la France. Dans un des pays les plus "nucléarisés" du monde, l'idée de tenir un débat semble aujourd'hui faire un étrange consensus.
Pourtant, un "débat public" a déjà été organisé sur les choix nucléaires de la France en 2005. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pas laissé un grand souvenir, malgré des ambitions importantes. Ces consultations avaient été confiées à laCommission nationale du débat public (CNDP). Elles avaient duré plusieurs mois, avec des dizaines de réunions locales publiques, la diffusion de "cahiers d'acteurs" explicitant les réponses des industriels et des ONG, un site Internet... Comme l'a écrit l'organisateur du processus, "dans le domaine du nucléaire, toutes les possibilités offertes à la CNDP pour l'organisation des débats ont été utilisées".
A l'automne 2005, trois initiatives avaient été lancées simultanément : un débat sur l'avenir du nouveau réacteur EPR, avec la création d'une commission spéciale, un autre sur la ligne "très haute tension" liée à l'installation de ce réacteur à Flamanville et un troisième sur la gestion des déchets radioactifs. Ce dernier, organisé à la demande du ministère, "répondait par son existence même à la critique de l'absence de discussion sur les choix de politique énergétique depuis l'apparition de l'énergie nucléaire", soulignait la CNDP dans son bilan.
UN DÉBAT "TRONQUÉ"
Mais les débats publics de 2005 n'ont pas été très féconds, faute d'avoir concentré tous les travers qu'on pouvait redouter sur un sujet aussi polémique. Pour reprendre les mots des chercheurs du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive, chargé d'une étude sur la question, cette procédure semblait "a priori peu adaptée" à "un dossier marqué par une évidente prédominance des rapports de force".
Concrètement, les ONG écologistes ont rapidement dénoncé un débat "tronqué" et quitté le processus. Le 13 octobre 2005, le WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Agir pour l'environnement, le Réseau action climat et France nature environnement quittent les discussions. Le motif : le gouvernement a invoqué le"secret défense" pour refuser de publier un document dans lequel EDF évalue la résistance d'un réacteur EPR en cas de crash d'un avion.
Les organisateurs des débats publics avaient donc prévu de supprimer six lignes, qui évoquaient ce document, et figuraient dans le texte de la contribution écrite envoyée par le réseau écologiste Sortir du nucléaire. Quelques années après le 11-Septembre, savoir si les centrales résisteraient au crash d'un avion plus ou moins gros, en cas d'attaque terroriste, est une donnée importante, plaident les antinucléaires.
A l'époque, le Vert Noël Mamère dénonce une "mascarade" de débat. Du côté du ministère de l'industrie, on déplore le manque d'esprit de "concertation" des associations écologistes. Malgré ce grave désaccord, il est décidé que les débats publics iront tout de même à leur terme. Mais dans des conditions rocambolesques : le débat inaugural sur l'EPR à Cherbourg est annulé, celui de Paris aussi, le premier, qui se tient finalement à Lyon, est accueilli par des pancartes de militants antinucléaires.
QUELLE FORME POUR UN DÉBAT ?
Mais la Commission nationale du débat public estime que le bilan n'est pas nul. EDF a pris, en lançant l'EPR, des "engagements précis sur l'accès du public à l'information" et sur "l'accompagnement local". Sur les déchets, la loi qui est adoptée par les députés en avril 2006, prend en compte le fait qu'au cours des débats, la solution du stockage temporaire en surface a moins inquiété les participants que celle de l'enfouissement en profondeur. La loi laisse les différentes pistes ouvertes, note Le Monde à l'époque.
Des militants de Greenpeace protestent contre l'EPR, en juin 2008 à La Haye-du-Puits.
Des militants de Greenpeace protestent contre l'EPR, en juin 2008 à La Haye-du-Puits.AFP/JEAN-PAUL BARBIER
Aujourd'hui, peut-on organiser un débat sur le nucléaire sans tomber dans les travers de 2005 ? "Pourquoi le nucléaire devrait-il être un sujet de guerre de religions ? Il n'y a pas de fatalité", estime Noël Mamère. "En 2005, c'était un débat tronqué. Par exemple, la décision de lancer l'EPR avait été prise pendant le débat. Cette fois-ci, il faut qu'aussi longtemps que durent les discussions, on adopte un moratoire sur l'allongement de durée de vie des centrales." Le député écologiste estime également qu'un "vrai débat" nécessite de revoir la structure de l'Autorité de sûreté du nucléaire, qui "dépend trop des informations d'EDF".
En lisant les déclarations faites après l'accident de Fukushima, on comprend que le défi reste important : le secret défense pose toujours problème au patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, qui a demandé mercredi 16 mars àFrançois Fillon que soit rendu public le rapport Roussely sur l'avenir de la filière nucléaire. De même, la nécessité d'expertises indépendantes a été souligné à propos du futur audit des centrales françaises consenti par le gouvernement.
Reste aussi à savoir quelle forme le fameux débat pourrait prendre. Eva Joly (Europe Ecologie) y voit un possible préalable à un référendum. Lors du Grenelle de l'environnement, justement, le nucléaire avait d'emblée été exclu des débats. Un signe que le sujet était à la fois un peu tabou et risquait de "polluer" les autres discussions. Noël Mamère met en garde : "Si le futur débat sur le nucléaire doit ressembler au Grenelle de l'environnement, ce n'est pas la peine."
Cheb Mami en liberté conditionnelle le 23 mars
Cheb Mami, la star algérienne du raï, devrait être mis en liberté conditionnelle le 23 mars, après que sa demande en ce sens ait été accordée par le tribunal d’application des peines de Mulun, rapporte Le Point. Il avait été condamné à 5 ans de prison en 2009 pour violences conjuguales.
Deux marches prévues ce week-end à Alger
Une marche de jeunes est programmée ce samedi à Alger et une seconde du Comité national des chômeurs dimanche, apprend-t-on sur Europe1. Un appel des jeunes avait été lancé sur Facebook en début du mois. Le Comité national des chômeurs a été créé le 6 février pour revendiquer des droits liés au travail et au salaire minimum.

Benin : un polygame a failli épouser sa fille par erreur
Un polygame âgé de 51 ans résidant à Sèhouè, au Bénin, constate après presque un an de vie de couple que sa quatrième concubine n’était autre que sa fille. Selon le quotidien béninois Le Matin, l’homme aurait été en couple avec la mère de la jeune fille il y a plus de 20 ans, avant de la quitter lors de sa grossesse. C’est au moment où le polygame décida de demander en mariage la jeune fille auprès de ses parents que l’affaire a éclaté au grand jour. Soulagement, le couple n’a pas encore eu d’enfant... Les trois protagonistes, le polygame, la fille et la mère, ont décidé de dissimuler l’affaire pour éviter tout scandale.
Libye : le jounaliste du "Guardian" est libre
Le journaliste du Guardian, Ghaith Abdul-Ahad, arrêté récemment en Libye, a été libéré. Le rédacteur en chef du quotidien britannique, Bill Keller, l’a annoncé sur twitter mercredi soir. Il a tenu à remercier le gouvernement libyen qui l’a assuré "que si (les) journalistes étaient capturés, ils seraient libérés rapidement et indemnes". Quatre journalistes du New York Times en mission en Libye sont toujours portés disparus, selon le quotidien new-yorkais. 
Libye : mais quel est donc ce "lourd secret" qui menace Sarkozy ?
Les internautes y vont chacun de leurs amusantes hypothèses
JEUDI 10 MARS 2011

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Après que Nicolas Sarkozy a reconnu le Conseil National libyen comme seul interlocuteur légitime en Libye, le gouvernement libyen a réagi en affirmant qu’il s’apprêtait à révéler un grave secret qui pourrait entrainer « la chute de Sarkozy ». A quoi doit-on s’attendre ?
Le gouvernement libyen serait-il contrarié ? Jeudi matin, Nicolas Sarkozy, le président français, recevait à l’Elysée des représentants du Conseil National libyen, l’organe politique auto-constitué de la contestation. L’entretien a donné lieu à deux mesures importantes. Premièrement, la France reconnaîtra désormais le Conseil National comme seul interlocuteur légitime. Deuxièmement, Paris et Benghazi – capitale de la contestation libyenne – échangeront des ambassadeurs. Par cette entrevue, Nicolas Sarkozy devient le premier chef d’Etat de l’Union européenne à avoir rencontré les représentants de l’opposition libyenne, à la veille du conseil européen extraordinaire prévu à Bruxelles sur le sujet. La réponse de Tripoli ne s’est pas fait attendre. Sans doute fâché d’avoir perdu un « ami » et soutien, le clan Kadhafi a fait savoir, par la voie de la télévision officielle, qu’il "détenait un lourd secret en lien avec le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy et susceptible d’entrainer sa chute". Coup de bluff ou réelle pression ? En moins d’une heure, ce jeu de Poker menteur a provoqué l’excitation des internautes.
Suppositions des internautes
Les internautes font preuve d’une grande imagination sur le site de micro-blogging Twitter. Parmi les centaines de messages recensés en utilisant le mot clé #kadhafisecret, on apprendrait en vrac que "Nicolas Sarkozy est en réalité un sans papier Hongrois" ou bien qu’il "est arabe, son vrai nom est Sakr el Kourzi, de la ville de Korza, au sud de Tripoli". Un internaute croît savoir que le président français est "le fils caché de Kadhafi" et qu’il vient d’envoyer au Guide libyen le SMS suivant, "Mouammar, si tu dis rien, j’annule tout". Un autre internaute bien informé nous explique que "Sarkozy a vendu la France à la Libye pour financer sa campagne de 2012". Les suppositions ne manquent pas, chacune moins sérieuse que la précédente. Seul un micro-message se dégage de l’ire collective et touche de près les financements politiques : "Et si cela avait un rapport avec les attentats de Karachi ?". Si le gouvernement libyen est contrarié, le président français va peut-être le regretter.
Côte d’Ivoire : massacre à Abobo
Près de 30 civils tués dans une attaque des forces pro-Gbagbo

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les violences à Abidjan s’intensifient. Les forces armées du président sortant Laurent Gbagbo ont mené jeudi une sanglante attaque à l’arme lourde contre le quartier d’Abobo. Bilan : près de 30 morts, selon l’ONU qui parle de "crime contre l’humanité". De nouveaux tirs ont été entendus durant la nuit dans ce quartier favorable à Alassane Ouattara.
Abobo ne connait plus de répit. Le quartier le plus peuplé d’Abidjan, fief d’Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale, a fait jeudi l’objet d’une attaque sanglante par les forces armées du président sortant Laurent Gbagbo. Au moins six obus se sont abattus sur le marché faisant 25 à 30 morts parmi les civils et 40 à 60 blessés, selon les Nations Unies. « J’étais assise dans la cour, le premier tir a commencé, j’ai entendu boum, puis un deuxième boum. Je suis sortie et j’ai vu les gens en train de courir, il y avait des blessés. Ils disaient que les forces pro-Gbagbo attaquaient », a raconté à l’AFP une habitante d’Abobo. « J’ai fui ma maison avec mes enfants pour nous mettre dans les maisons plus loin dans le quartier », a souligné une autre. Des tirs à l’arme lourde ont à nouveau été entendus cette nuit.
Gbagbo crie au complot
Pointé du doigt, le camp du président sortant Laurent Gbagbo a démenti ce vendredi toute implication de ses forces. « Pour nous, c’est un vrai complot. On était en Conseil des ministres et c’est à la sortie que nous apprenons que les soldats de l’armée régulière ont tiré sur la foule », a déclaré le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.
Plus de 200 000 personnes, sur une population estimée à 1,5 million, ont déjà fui les tueries dans le quartier, selon l’ONU. Mais Abobo n’est pas la seule zone en proie à des violences. Des tirs à l’arme lourde ont notamment été entendus dans le quartier administratif d’Adjamé et de Cocody où se trouve le siège de la télévision publique ivoirienne RTI.
L’Onu condamne
Ces violences ont été condamnées par l’ONU. La porte-parole du Haut commissariat de l’ONU a indiqué ce vendredi que l’attaque perpétrée jeudi par les forces armées de Laurent Gbagbo pourrait constituer un « crime contre l’humanité ».
De même, Hamadoun Touré, le porte-parole de la mission de l’ONU en Côte d‘Ivoire, qui a envoyé une équipe sur place pour constater les faits, a exprimé son « indignation devant de telles atrocités contre des civils innocents. Les auteurs de ces exactions ne sauraient rester impunis ». Quant au camp Ouattara, il a aussi accusé jeudi Laurent Gbagbo et ses services de sécurité de crimes contre l’humanité.
Libye : l’Onu opte pour la force contre Kadhafi
Une zone d’exclusion aérienne sera mise en place

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Conseil de sécurité des Nations a donné son aval ce jeudi soir pour l’usage de la force en Libye. Les Etats membres pourront lancer des frappes aériennes contre les forces pro-Kadhafi pour protéger Benghazi, le fief des insurgés.
Les Nations unies ont autorisé l’usage de la force ce jeudi soir en Libye. Le Conseil de sécurité autorise les Etats membres « à prendre les toutes les mesures nécessaires » pour « protéger les civils et les zones peuplées de civils sous la menace d’attaques en Jamahiriya arabe libyenne, y compris Benghazi, tout en excluant une occupation par la force ». La résolution permet l’instauration « d’une zone d’exclusion aérienne de la Jamahiriya arabe libyenne afin de protéger les populations civiles ».
La décision a été accueillie à Benghazi, fief de l’opposition libyenne par des tirs de joie. La résolution, portée par la France, le Royaume uni et le Liban représentant la Ligue arabe, a été votée par 10 des 15 membres du Conseil de sécurité. La Chine, l’Allemagne, la Russie, le Brésil et l’Inde se sont abstenus. « Cette résolution traduit une attitude agressive de la communauté internationale, qui menace l’unité de la Libye et sa stabilité », a confié à l’AFP le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled Kaïm. Il estime que cette décision est un « appel aux Libyens à s’entretuer ».
France contre Libye
«  Préparez-vous, nous arrivons dès ce soir », avait lancé quelques heures plus tôt Mouammar Kadhafi aux habitants de Benghazi, lors d’un message retransmis par la télévision libyenne. Le dirigeant libyen a prévu d’attaquer jeudi soir le bastion de l’opposition et où se réfugie le Conseil national de transition (CNT), organe représentatif des insurgés libyens, reconnu par la France.
L’armée libyenne a aussi menacé de représailles « tout acte militaire étranger » sur le territoire libyen. « L’ensemble du trafic aérien et maritime de la Méditerranée à des dangers , et des (installations) civiles et militaires deviendront des cibles de la contre-attaque libyenne », d’après l’un des communiqués lus à la télévision nationale.
La France, qui a présenté la résolution par la voix de son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, serait prête à lancer des raids aériens ciblés dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les bureaux de Karim Wade coutent plus de 670 millions F CFA

le Vendredi 18 Mars 2011
 
 
La révélation a été faite, hier, par Convergence socialiste, par la voix du secrétaire général, Malick Noel Seck : les bureaux de Karim Wade, au 10e étage de l’immeuble Tamaro, ont couté au contribuable sénégalais la rondelette somme de 670 203 198F CFA. Cette somme est repartie ainsi : «Travaux de réaménagement du 10e étage, 55 523 126F CFA, Matériel de sonorisation du 10e étage, 84 940 686 F CFA, Travaux de construction et d’aménagement du 10e étage, 350 839 386 F CFA, Matériel et mobilier du 10 étage, 178 900.000F CFA». Tous ces marchés ont fait l’objet de contrats de gré à gré régularisés après coup pour couvrir les illégalités», renchérit M. Seck. Sans commentaire !!!
Sénégal : le mouvement « Y en a marre » fait trembler le pouvoir
Le groupe de rap Keur Gui dénonce errements et défaillances du gouvernement

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le 19 mars prochain, le Sénégal fêtera les onze ans de « l’Alternance ». L’élection d’Abdoulaye Wade, portée par la jeunesse sénégalaise, avait mis fin en 2000 à quarante ans de régime socialiste et suscité un espoir immense dans le pays. Un espoir déçu, ce qui n’empêche pas le Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) de célébrer chaque 19 mars en grandes pompes. Mais voilà, cette année, Keur Gui, une bande de jeunes rappeurs, menace de troubler la fête…
De notre correspondant
« 50 ans après notre Indépendance, les musiciens changent mais c’est toujours la même musique, constate amer Thiat, l’un des membres du groupe Keur Gui. Les deniers publics sont gaspillés et les populations laissées en rade ». Les promesses de l’Alternance et du candidat Abdoulaye Wade semblent loin. Confrontés au chômage de masse, à l’envolée des prix des denrées de première nécessité et aux innombrables coupures de courant, les « Sénégalériens » déchantent. Faute de canalisations dans de nombreux quartiers, les eaux de pluie envahissent chaque été les maisons dont beaucoup ont fini par être abandonnées par une population livrée à son triste sort. « C’est nous, les jeunes, qui avons changé le régime, se souvient l’artiste. En tant que rappeurs, nous avions poussé les gens à aller voter. Nous avons fait élire Wade ! »
« Wade promettait des emplois pour les jeunes, mais il a transformé le pays en PME », ironisent les Sénégalais. Comprenez Papa, Maman et les Enfants. Plus les années passent, plus l’omniprésence de la famille présidentielle se fait sentir dans les affaires de l’Etat. « Gorgui » (« le vieux » en wolof), 86 ans, a d’ores et déjà annoncé sa candidature à la présidentielle de 2012 mais beaucoup le soupçonne de vouloir laisser le pouvoir à son fils Karim, ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie. De son côté, la première dame gère une fondation alors que leur fille Syndiely, conseillère spéciale auprès de son père, était déléguée générale adjointe du troisième Festival mondial des arts nègres (Fesman), qui s’est tenu en décembre à Dakar dans l’opacité financière la plus totale.
Après avoir créé en janvier le mouvement citoyen « Y en a marre », le groupe Keur Gui, originaire de Kaolack, au centre du pays, annonce mercredi lors d’une conférence de presse improvisée dans une librairie son intention d’organiser une manifestation le 19 mars. « Même s’il y a une frange de la population qui veut s’approprier cette date, le 19 mars appartient aux Sénégalais », rappelle Thiat. D’ici là, le mouvement « Y en a marre » entend sillonner Dakar et sa banlieue à travers des concerts mobiles et faire signer un maximum de « plaintes contre le gouvernement du Sénégal » à ses habitants.
« Nous aussi les rappeurs, il fallait qu’on fasse quelque chose »
« On était là, à boire le thé comme d’habitude, raconte Thiat. Ce jour-là, y avait pas eu de courant de toute la journée. On parlait de ces vieillards de Guediawaye qui s’étaient levés (un collectif d’imams avait appelé au boycott des factures de courant). On s’est dit que nous aussi les rappeurs, il fallait qu’on fasse quelque chose. » « Y en a marre » décide alors de profiter du Forum social mondial, qui s’est tenu début février dans la capitale sénégalaise, et de la présence de la presse étrangère pour se faire connaître. « Le Forum nous a permis d’exposer le raz le bol des Sénégalais », raconte Thiat. En une matinée seulement à l’Université Cheikh Anta Diop, lieu de rassemblement des altermondialistes, 5000 personnes adhèrent au mouvement. « Beaucoup de gens nous disaient : on attendait que ça », confie Fadel Barro, l’un des initiateurs.
Une dizaine de rappeurs interpellés
Samedi matin, à une dizaine, ils prennent la route de Rufisque pour donner le coup d’envoi de la tournée de sensibilisation de « Y en a marre ». La veille, ils ont cotisé pour réunir les 150.000 francs CFA (environ 230 €) nécessaires à la location du camion et du groupe électrogène. La sono est prêtée par un animateur radio. Arrivés devant l’hôtel de ville de Rufisque, ils branchent les enceintes et commencent à distribuer les plaintes aux populations. « Les élèves, les marchands ambulants, les mécaniciens, tout le monde a suivi », sourit Thiat. Les 500 copies prévues pour la journée sont signées en trente minutes...
Tant mieux car la police aussi est au rendez-vous. Les organisateurs acceptent de mettre fin au rassemblement et de suivre le commissaire au poste. Au téléphone ou via les réseaux sociaux, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre : Keur Gui et d’autres rappeurs ont été interpellés. Pendant quatre heures, la jeunesse sénégalaise s’indigne. « Les policiers ont eu un discours conciliant, rassure Thiat. Ils font leur boulot, mais on sent que quelque part ils nous soutiennent. » « Le hip-hop galsen fait trembler le pouvoir, commente Amadou Fall Ba, directeur du festival Festa 2H et de l’association Africulturban basée à Pikine en banlieue. Les Sénégalais s’identifient facilement aux artistes engagés alors que le métier d’homme politique se décrédibilise de jour en jour. On mobilise plus que n’importe quel parti et sans payer personne ni distribuer des tee-shirts ou des sandwichs. » À un an des Présidentielles, le mouvement « Y en a marre » n’a sans doute pas fini de faire parler de lui.